Pourquoi traiter ?
Insouciance ou illusion ?
Bien des apiculteurs qui ont une véritable passion pour leurs abeilles ont aussi d’autres animaux : chiens, chats, chevaux, lapins…et ils se préoccupent beaucoup de leur bien-être. Il apparaît qu’il y ait deux façons de concevoir cette relation entre l’intérêt porté à ces animaux et le bien-être réservé aux abeilles. La plupart de ceux qui aiment les bêtes manifestent comme pour eux-mêmes, toute leur sollicitude en ce qui concerne la santé de leur animal et n’hésitent pas à consulter un thérapeute à la moindre alerte.
Ces animaux sont régulièrement vaccinés et vermifugés et on porte la plus grande attention à éliminer les puces, les tiques, les poux ; par contre, sur ce dernier point, il semble que les abeilles soient traitées en parents pauvres.
Il est tout à fait admis maintenant qu’une colonie d’abeilles est un organisme vivant aussi complet qu’un chien ou un chat, ou même un humain. Lorsqu’une colonie d’abeilles est infestée de varroas, elle peut souffrir de façon abominable et même succomber à l’infestation des parasites. Toutefois beaucoup d’apiculteurs pourtant fortement intéressés par la santé de leurs abeilles semblent faire un blocage psychologique en ce qui concerne toute la souffrance ou le malaise que varroa inflige à leurs protégées alors qu’elles dépendent entièrement de l’apiculteur pour leur bien-être au regard de cette invasion. On sait très bien que l’infestation et la prédation de ces parasites va infliger un sort déplorable à la colonie qui va mourir en deux ou quatre ans même en période d’abondance.
Si l’on trouve une seule puce ou tique sur l’un des animaux de compagnie précités, on fera tout pour l’en débarrasser. Par contre, certains apiculteurs vont tolérer un seuil d’infestation supérieur à 1000 varroas et ne plus s’en soucier. Alors quelle différence voit-on entre la souffrance d’une colonie dont la vie est menacée et une seule tique égarée sur un chien ? Cela ne mérite-t-il pas réflexion ?
Le varroa est un vampire qui suce le sang de l’abeille avec une grande indifférence de la part de certains apiculteurs. Nous sommes des gens avec un bon niveau d’éducation et nous connaissons toute la valeur de l’abeille et la somme de plaisir qu’elle nous procure. Nos abeilles ont-elles donc si peu d’importance pour nous au point de les laisser souffrir consciemment ou par négligence?
Connaissez-vous une personne, qu’elle soit apiculteur ou non, qui accepterait de vivre dans une maison infestée de cette vermine ? Nous avons les moyens de remédier à cette souffrance, les traitements qui ont fait leurs preuves existent et sont disponibles à moindre coût que ceux destinés aux autres animaux de compagnie. Pensons-y et mobilisons-nous pour le bien-être de nos avettes.
​